Volume 13 Numéro 3 La maison Godin 1880 Source : © Village historique acadien | | Hier l'Acadie La maison Godin - Circa 1880 Tous les Godin d'Acadie ont comme ancêtre commun Pierre Godin, dit Châtillon, arrivé en Acadie en 1653 et établi à Beaubassin vers 1660. Comme beaucoup de familles qui se dispersent à cette époque, c'est lors de la Déportation qu'un de ses descendants vient s'établir dans la région de Caraquet. Beaucoup de ces Acadiens deviennent alors pêcheurs pour le compte de la compagnie Robin, qui prend le contrôle de la pêche dans tout le golfe Saint-Laurent. En 1880, à Maisonnette, Édouard Godin achète la terre de son oncle, préalablement saisie pour dettes par la compagnie Robin. Il y construit cette maison assez typique des habitations acadiennes de l'époque. Avec son épouse Basilice Lanteigne, il y élève huit enfants. Édouard Godin est un pêcheur relativement prospère puisqu'il possède sa propre barque de pêche, alors que beaucoup d'autres doivent louer une goélette ou une barge appartenant à la compagnie. Bien que cela lui confère une certaine indépendance, il doit néanmoins vendre ses prises aux Jersiais, aux conditions établies par eux. Le métier de pêcheur est exigeant et c'est au prix d'un travail dur et éprouvant, sous la menace constante d'un naufrage, que ces vaillants travailleurs de la mer s'assurent un gagne-pain. Au début des années 1900, les Robin et les autres compagnies de la région se chargent de l'apprêtage du poisson, peut-être pour assurer une qualité plus uniforme. Mais pendant longtemps, ce travail est confié à l'épouse du pêcheur. Celle-ci doit ouvrir, vider, saler et étendre la morue sur les vigneaux pour la faire sécher. Ce travail, les jours où les débarquements de morue se déroulent, occupe une bonne partie de la journée. Pourtant, il faut aussi préparer les repas et voir à l'ordinaire de la maison. Les descendants d'Édouard Godin habitent cette maison jusqu'en 1973, année où elle est cédée au Village Historique Acadien et transportée sur le site. La maison est interprétée pour l'année 1890, époque où y vivent deux adultes et trois enfants. Il s'en dégage un confort relatif, avec des commodités qui indiquent déjà un certain degré d'aisance matérielle : un poêle à deux ponts, une machine à coudre et une chaise berçante. La construction est relativement simple : il s'agit d'un carré de charpente verticale de colombages, recouvert de planches à rainure et languette, posées verticalement. Les murs intérieurs ont un revêtement de planches de pin, posées verticalement. Des cloisons intérieures délimitent des espaces pour la chambre des parents et celle des enfants. Origine : Maisonnette |